Annoncée par le Président Emmanuel Macron en février dernier, une campagne de vaccination généralisée va être lancée dans les collèges pour les élèves de 5e afin de mieux lutter contre le papillomavirus. Un moyen de prévenir l’infection qui est responsable de 6 000 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus chaque année.
Participez au webinaire organisé par l’ARS ARA et le Rectorat mardi 12 septembre de 19h à 20h pour découvrir le dispositif en région, les démarches pour rejoindre les équipes de vaccination et rappeler les bénéfices de la vaccination contre les HPV et comment en parler aux parents et adolescents. |
Qu’est-ce que le papillomavirus humain ?
Les Papilloma Virus Humains (PVH) sont des virus très communs, il en existe plus de 150 types. Ils peuvent infecter la peau et les muqueuses et être responsables de lésions bénignes ou malignes. La transmission se fait quasiment exclusivement par contact sexuel.
La plupart des infections par les papillomavirus ne donnent aucune lésion. Dans 90 % des cas, l’infection est transitoire et s’élimine naturellement en une à deux années après la contamination sexuelle. Dans 10 % des cas, l’infection persiste et peut entraîner des anomalies (lésions) au niveau de la muqueuse du col de l’utérus. On parle alors de lésions précancéreuses. Ces lésions peuvent évoluer vers un cancer 10 à 15 ans après l’infection par le virus.
Le vaccin contre les infections à papillomavirus humains
Un vaccin efficace et sans danger existe contre les HPV : il protège notamment contre 90% des papillomavirus à l’origine de ces cancers. La vaccination HPV ne fait pas partie des 11 vaccinations obligatoires mais est fortement recommandée pour :
- Toutes les jeunes filles et également tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus. Le vaccin est d’autant plus efficace que les jeunes filles et les jeunes garçons n’ont pas encore été exposés au risque d’infection par le HPV.
- En rattrapage, pour les personnes des deux sexes de 15 à 19 ans révolus non encore vaccinées.
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), jusqu’à l’âge de 26 ans révolus en prévention des lésions précancéreuses anales, des cancers anaux et des condylomes (petites verrues).
Malgré l’efficacité du vaccin et son profil de sécurité très élevé, la couverture vaccinale en France reste insuffisante : 41,5% pour les filles et 8,5% pour les garçons (schéma complet – chiffres 2022). Ces taux ne permettent pas d’atteindre le niveau requis pour diminuer la circulation des virus HPV – et donc la circulation des cancers associés.
La campagne de vaccination en milieu scolaire
Royaume-Uni, Portugal, Espagne, Australie, Canada… Ces pays ont mis en place une vaccination en milieu scolaire et ont obtenu des taux de couverture vaccinale supérieurs à 80%. La Norvège et le Mexique dépassent même les 90%.
En France, une campagne de vaccination gratuite sera déployée pour les élèves de 5e filles et garçons dès la rentrée scolaire 2023. En Auvergne-Rhône-Alpes, cela concerne plus de 100 000 élèves dont 77 000 dans le public.
Cette campagne de vaccination est portée par l’ARS, l’Assurance maladie et le Rectorat. Pour cette première année, l’objectif est de vacciner 30% des élèves de 5e dans le cadre de leur scolarité. Afin que les élèves soient vaccinés dans la même année scolaire, l’objectif est que la 1e dose soit administrée entre octobre et décembre 2023 ; la 2e dose entre avril et juin 2024.
Le rôle des médecins libéraux
Toutes les informations n’ont pas encore été communiquées sur l’organisation de cette campagne de vaccination, mais l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, en lien avec les 12 centres de vaccination de la région, recrute des équipes de professionnels de santé qui se déplaceront dans les collèges. Il est possible que les médecins libéraux puissent rejoindre ces équipes.
Le but plus général de cette campagne est de favoriser l’information autour de cette vaccination et permettre à tous les adolescents de se faire vacciner contre les HPV, y compris auprès d’un professionnel de santé. Si la prescription et la vaccination contre le papillomavirus sont aussi possibles par les pharmaciens, sages-femmes et infirmiers, les médecins restent les professionnels privilégiés pour aborder la question avec leurs patients et effectuer cette vaccination. Attention toutefois : les vaccins administrés au collège seront gratuits alors que ceux administrés en ville ne seront pris en charge qu’à 65% par l’Assurance maladie (les mutuelles remboursant généralement le reste à charge pour l’usager)
Il existe des ressources à votre disposition pour sensibiliser vos patients à l’importance de la vaccination : consultez la brochure « Les arguments clés sur la vaccination contre les cancers liés aux papillomavirus humains (HPV) » sur le site de l’Institut national du cancer (INCa). D’autres outils seront disponibles courant septembre.
Vous pouvez également consulter le site de l’ARS : Page d’informations générales sur les HPV et les moyens de prévention et Page sur la campagne de vaccination HPV en ARA .
Un webinaire d’information pour les professionnels de santé
L’ARS ARA et le Rectorat proposent un temps d’échange spécifique pour les professionnels de santé de la région afin de :
- Présenter le dispositif en région
- Expliquer les démarches pour rejoindre les équipes de vaccination (pour ceux qui le souhaitent)
- Rappeler les bénéfices de la vaccination contre les HPV et comment en parler aux parents et adolescents
Webinaire organisé le 12 septembre de 19h à 20h en présence du Dr Gaëlle VAREILLE (Centre de vaccination de l’Isère) et du Pr Olivier EPAULARD ( CHU de Grenoble). Pour y assister : Cliquez ici pour rejoindre la réunion
Vous ne pouvez pas assister au webinaire ? Un replay sera mis en ligne sur le site de l’ARS quelques jours après.