Publié le 13/04/2020
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’URPS Médecins Libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes demande l’abrogation immédiate des arrêtés prolongeant la validité des ordonnances périmées.
L’URPS Médecins Libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes demande l’abrogation immédiate de l’arrêté du 14 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus Covid-19 qui précise explicitement : Eu égard à la situation sanitaire, dans le cadre d’un traitement chronique, à titre exceptionnel, lorsque la durée de validité d’une ordonnance renouvelable est expirée et afin d’éviter toute interruption de traitement préjudiciable à la santé du patient, les pharmacies d’officine peuvent dispenser, dans le cadre de la posologie initialement prévue, un nombre de boîtes par ligne d’ordonnance garantissant la poursuite du traitement jusqu’au 31 mai 2020.
Nous demandons de même l’abolissement de l’arrêté du 19 mars 2020 complétant l’arrêté du 14 mars 2020 qui étend cette possibilité aux médicaments contenant des substances à propriétés hypnotiques ou anxiolytiques, à condition que ces médicaments aient été délivrés au patient depuis au moins trois mois consécutifs.
L’URPS Médecins Libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes a déjà insisté sur les dangers que courent certains patients à ne pas consulter leur médecin traitant ou, lorsque c’est nécessaire, un autre spécialiste. C’est la conséquence d’une communication inadaptée qui a demandé aux patients de ne pas consulter afin de ne pas risquer de se contaminer.
La possibilité de faire renouveler l’ordonnance sans consultation concourt à cette situation dangereuse. Quelle que soit la qualité d’un pharmacien, ce n’est pas sa mission que d’apprécier le bien-fondé d’un renouvellement à l’identique. Il n’est pas dans ses compétences d’ausculter un cœur ou des poumons, de palper un abdomen, de faire un examen neurologique… Tout simplement, ce n’est pas son métier.
Nous rappelons que les médicaments anxiolytiques ou hypnotiques aident à soigner les insomnies, les souffrances psychologiques, les troubles psychiatriques qui nécessitent du temps pour leur révaluation avant la prescription. La situation actuelle l’impose d’autant plus.
Alors, au moment où la vague annoncée Covid-19 n’a pas touché les cabinets médicaux mais les a vidés, il y a urgence à reconnaître que ces deux arrêtés doivent être abrogés.
Il y a urgence de préparer dès aujourd’hui le déconfinement, en s’occupant dès maintenant de la santé des futurs déconfinés.
Un des arguments majeurs du confinement était d’étaler dans le temps l’arrivée aux urgences et en réanimation des patients atteints de Covid.
L’URPS Médecins Libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes demande que ce même raisonnement soit appliqué à la prise en charge des patients non Covid pour éviter la dégradation de leur santé qui ne manquera pas de se produire si ces arrêtés ne sont pas abrogés.
Chacun sera jugé sur ses capacités d’anticipation pendant la pandémie.
Les médecins traitants et médecins consultants sont les mieux à même d’anticiper et d’éviter les complications éventuelles du retard aux soins et celles du déconfinement.
Covid-19 est une maladie. Mais la santé n’est pas que le Covid.
Les médecins ne soignent pas des maladies mais des personnes qui ont d’autres pathologies. Il est donc impératif que ces deux arrêtés soient abrogés.