Le CEIP-Addictovigilance de Grenoble a signalé la survenue préoccupante entre le 3 avril et le 23 juin de 8 cas d’intoxication sévère suite à la consommation par vapotage d’un cannabinoïde de synthèse (5F-ADB ou MDMB-5F-PINACA). Les cannabinoïdes de synthèse sont notamment connus sous l’appellation « pète ton crâne », abrégé PTC ou encore « Buddha blue » ou « Spleen ». Ils présentent un profil toxicologique proche du cannabis mais avec des effets beaucoup plus marqués, d’intensité et de durée très variables, et parfois une symptomatologie persistante sur 24-48h.
Ces intoxications sont survenues chez des jeunes tous domiciliés en Isère, sans qu’aucun lien de connaissance entre eux ne soit établi. Tous les cas ont été hospitalisés au Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes entre 24 et 48 h (vomissements, céphalées, troubles de la conscience, agitation, hallucinations transitoires, bouffée délirante, tachycardie, malaises…).
Au-delà de ces signalements localisés, les données récentes issues du centre antipoison (CAP) de Lyon révèlent une problématique plus large à l’échelle régionale avec 12 cas rapportés d’intoxication par des cannabinoïdes de synthèse, sur la même période, dont 2 cas graves ayant nécessité une prise en charge hospitalière en soins intensifs. Dans 9 cas, il s’agit d’un produit de vapotage. Des actes de malveillance sont relevés dans 2 situations, où la victime a consommé le cannabinoïde de synthèse à son insu.
Les tests de dépistages toxicologiques de routine ne permettent pas de détecter les cannabinoïdes de synthèse, lesquels nécessitent des analyses spécifiques réalisés seulement par des laboratoires spécialisés.
L’ANSM et l’ANSES lancent également une alerte devant l’augmentation depuis 2024, du nombre d’intoxications liées à la consommation de produits censés être du cannabidiol (CBD) mais adultérés. Ces produits sont vendus en magasin, dans des distributeurs automatiques ou sur internet sous forme d’e-liquides pour cigarettes électroniques, produits fumés, denrées alimentaires (huiles, gélules, bonbons, chocolats, etc.). Dans la majorité des cas, ces intoxications sont causées par des substances interdites présentes dans ces produits à l’insu du consommateur (cannabinoïdes de synthèse, ici encore) ou par un taux de THC supérieur à 0,3 %. A ce jour, des cas sporadiques commencent à être enregistrés dans la région AURA.
Voici les liens vers leurs communiqués de presse qui rappellent les conduites à tenir par les jeunes consommateurs, leurs proches et les professionnels de santé recevant un jeune patient dans un contexte de consommation de produits à base de cannabidiol suspectés d’être adultérés.
Contacts pour signalement et ressources
- En cas de risque de détresse vitale (perte de connaissance, malaise…) appelez immédiatement le 15.
- Pour les autres signes, consultez votre médecin ou appelez un centre antipoison au 01 45 42 59 59
- Contactez le centre d’addictovigilance de votre territoire :
- CEIP-A de Clermont-Ferrand pour le 03, 15, 43 et 63 : addictovigilance@chu-clermontferrand.fr / 04.73.75.18.22
- CEIP-A de Grenoble pour le 01, 07, 26, 38, 73 et 74 : addictovigilance@chu-grenoble.fr/ 04.76.76.51.46
- CEIP-A de Lyon pour le 42 et 69 : addictovigilance@chu-lyon.fr /04.72.11.69.97
- Pensez au dispositif SINTES (Système d’identification national des toxiques et des substances) pour l’analyse du produit incriminé.
- Ressources d’information et d’aide : www.drogues-info-service.fr